La Moldavie enregistre le taux de criminalité le plus élevé d’Europe, selon les dernières données Eurostat. Malgré des frontières partagées avec l’Union européenne, ce petit État figure en bas du classement pour la sécurité publique.
Le chômage élevé, la corruption endémique et l’instabilité politique persistent, alimentant les facteurs de risque majeurs pour les résidents comme pour les visiteurs. Les disparités économiques entre régions rurales et urbaines renforcent encore ces vulnérabilités.
Panorama de la sécurité en Europe : où en sont les pays aujourd’hui ?
Impossible de résumer la sécurité en Europe à un seul tableau : les écarts sont saisissants d’un pays à l’autre. L’Index de sûreté de voyage publié par HelloSafe le prouve une nouvelle fois : l’Islande reste au sommet, décrochant encore la première place mondiale en 2025 avec un score de 18,23. Danemark et Suisse gardent le cap juste derrière, avec respectivement 20,05 et 20,51. Autant dire que la stabilité nordique et helvétique n’est pas près de vaciller, et cela se traduit concrètement par un quotidien où la tranquillité est la règle, tant pour les habitants que pour ceux qui s’y aventurent.
Mais à mesure qu’on s’éloigne du nord, le paysage se brouille. Les Pays-Bas se hissent au 20e rang mondial (26,22), la Belgique suit en 31e position (28,31). En revanche, la France, figure emblématique sur la scène internationale, se retrouve 34e en Europe et 80e à l’échelle mondiale, pointant à 36. Ce classement, bien loin de flatter l’Hexagone, met en lumière la persistance de la menace terroriste et une perception d’insécurité accrue dans la vie publique.
Pour mieux comprendre la répartition de la sécurité sur le continent, voici quelques repères :
- L’Europe concentre actuellement 30 des 50 pays les plus sûrs du globe, selon HelloSafe.
- Les critères d’évaluation vont bien au-delà de la criminalité : risques pour la santé, exposition à la guerre, stabilité institutionnelle sont également pris en compte.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’équilibre régional s’est fragilisé à l’est. L’invasion russe de 2022 a transformé la vie quotidienne de millions de personnes et bouleversé la mobilité entre les frontières. Malgré cette instabilité, la majeure partie de l’Europe continue d’apparaître comme une zone relativement stable sur le papier. Pourtant, les écarts de scores montrent que la vigilance reste de mise, car les faiblesses persistent et les menaces se diversifient.
Quel est le pays européen le moins sûr et pourquoi ce classement interpelle
La France, avec un score de 36 selon HelloSafe en 2025, se retrouve 34e en Europe et 80e au rang mondial pour la sécurité. Ce classement surprend, car la France reste un acteur de poids sur les plans économique, touristique et diplomatique. Pourtant, elle s’enfonce derrière ses voisins directs. Plusieurs éléments viennent nourrir ce sentiment de risque : la menace terroriste, les tensions sociales et les actes de violence qui ponctuent l’actualité de l’espace public.
En parallèle, l’Ukraine vit une situation extrême. Depuis 2022, la guerre avec la Russie a fait exploser le niveau de danger, bouleversant la vie quotidienne et l’équilibre de la région tout entière. Les classements internationaux, à l’image de ceux publiés par Safeture et Riskline, prennent en compte tous ces paramètres : conflit armé, criminalité, risques sanitaires, environnementaux… Ils attribuent jusqu’à cinq niveaux de risque pour cartographier la vulnérabilité des territoires.
Voici quelques facteurs observés dans ces classements :
- La menace terroriste en France pèse lourdement sur le score national.
- Le conflit armé en Ukraine a un impact immédiat sur la sécurité de la population.
- Les critères utilisés englobent la criminalité, l’accès aux soins, les dangers sanitaires et environnementaux.
Ce palmarès bouscule les idées reçues. L’image d’une Europe occidentale à l’abri des dangers vacille face aux chiffres. Désormais, la vigilance ne se limite plus à surveiller la délinquance, elle s’étend à tous les risques contemporains, du terrorisme à l’instabilité géopolitique.
Facteurs de risque à connaître avant de voyager : entre dangers concrets et enjeux psychosociaux
Le niveau de risque d’un pays ne se résume jamais à un simple chiffre. Les indices établis par HelloSafe ou Safeture reposent sur une lecture précise de plusieurs éléments :
- Survenance de catastrophes naturelles
- Violence au sein de la société
- Participation à des conflits armés
- Qualité et robustesse des infrastructures de santé
- Niveau de militarisation
La géographie influe directement sur la vulnérabilité. Par exemple, l’Indonésie, fortement exposée aux séismes, cumule les alertes en matière de risques naturels, tandis que l’Afrique du Sud figure parmi les pays où la criminalité atteint des sommets. Dans certains cas, les métropoles comme Tijuana, Port-au-Prince ou Kaboul cumulent plusieurs signaux d’alerte à la fois. D’autres territoires, comme la République centrafricaine ou Haïti, connaissent des pénuries critiques de soins médicaux. Les classements ne se limitent donc pas à la violence visible ou au bruit des armes. Le changement climatique, la montée du niveau des mers, et la fragilité institutionnelle dessinent aussi les contours de l’insécurité.
Un aspect prend de plus en plus d’ampleur : l’impact psychosocial. L’angoisse suscitée par la médiatisation d’un attentat, la perception individuelle d’un danger ou l’inquiétude face à une actualité instable modifient la façon dont on prépare un voyage. Les voyageurs d’aujourd’hui ne se contentent plus de surveiller les bulletins météo ou les taux de criminalité. Ils évaluent aussi le stress potentiel, la capacité de résilience des communautés locales et la qualité des soins accessibles sur place. La sécurité, désormais, n’est jamais garantie : elle se construit, se réévalue, et se vit autant dans les chiffres que dans les ressentis de chacun.
La carte de la sécurité mondiale se redessine sans cesse, au gré des tensions, des innovations, des catastrophes et des espoirs. Voyager, aujourd’hui, c’est entrer dans cette équation mouvante, où chaque destination révèle à la fois ses failles, ses promesses… et une part d’inattendu.